Nous aurions pu chanter "les dix meilleurs concours", "les concours incontournables" ou autres grandiloquences racoleuses, nous optons pour l’exposition d’une méthode et les explications pour la justifier.
D’abord, nous consultons les deux sites spécialisés les plus complets : Textes à la pelle et Concours de nouvelles. Là commence la sélection.
Premier principe : la gratuité. Offrir ses droits d’auteur, surtout si le concours soutient une cause intéressante, pourquoi pas ? Mais payer pour financer un recueil reçu à condition de l’acheter ou dont on n’entendra plus jamais parler, payer pour organiser la remise des prix à l’autre bout de la France, non merci. Nous écartons les initiatives à compte de participant comme les éditeurs à compte d’auteur.
Deuxième critère : les modalités. Là encore, nous allons passer pour des pingres, mais éditer en huit exemplaires les cinq pages du texte, parce que les organisateurs ne veulent pas assumer eux-mêmes les photocopies ! C’est à nos yeux, une façon déguisée de faire porter la charge d’organisation par les concurrents. Autre modalité qui élimine le concours : une version par Internet, plus une autre par la Poste. Là, nous avouons nos têtes de linotte qui auront envoyé par-ci, mais pas par là. À vouloir rester simple, on traque les organisations simples.
Troisième aspect : le délai. Des concours sont ouverts depuis 3 mois et annoncés à 15 jours de la date limite. On préfère l’inverse et avoir le temps de composer, même si nos écrivaillons ont des textes en réserve, dont ils ont oublié l’existence et le contenu. Et à lire parfois les lauréats mis en ligne, on se dit que l’improvisation ou la précipitation ont leurs chances.
Des 40 concours hebdomadaires, il en reste 32 en concurrence.
On zieute alors l’identité de l’organisateur. Eh oui, sans privilégier le copinage, on préfère une bibliothèque associative ou une revue ayant pignon sur rue qui ouvre ses colonnes, un concours annuel qui garde son règlement à un coach qui offre une remise sur ses soi-disant services ou un site nouveau qui se présente comme "le centre de la vie littéraire" et cherche à remplir ses pages sans bourse délier.
Vous savez, c’est ce qu’on appelle le ressenti… il a son importance avant de prendre la plume et adresser sa production.
Enfin, on jette un coup d’œil sur deux points : la taille demandée, car la nouvelle n’est ni un poème en 20 vers, ni un roman en 60 000 mots minimum ; et enfin le sujet proposé.
Là, c’est vraiment une question de goût : les membres de La Nouve ont fait un tour de table : les illustrations comme base d’imagination les inspirent moins, l’incipit obligatoire ou les mots à insérer au forceps passent en second, les sujets vus vingt fois (exemple : le sport ou l'exploit en 2024) sont lus en diagonale. Comme la majorité des lecteurs qui ont participé à notre sondage, nous préférons les sujets exprimés en un, deux ou trois mots et qui laissent la porte ouverte. Si nous avons tort, nous ne sommes pas les seuls !
Il reste ainsi LE concours qui répond à la définition suivante : une épreuve sans contrainte abusive, où on a envie d’offrir son temps, sans rêver aux lendemains qui chantent. En trois mots : écrire avec plaisir.