Une branche de la famille de Remy (sans accent) de Gourmont s’est établie à Paris au XVIe siècle pour y fonder une maison d’édition qui publia des livres, des estampes et des gravures. En 1866, la famille s’installe au manoir du Mesnil-Villeman, près de Villedieu (Manche). À 10 ans, Remy de Gourmont est interne au lycée de Coutances, excellent élève, on lui trouve trop d’imagination.
À Caen, il entreprend des études de droit. Ayant obtenu son diplôme de bachelier, il s’installe à Paris où il obtient un emploi d’attaché à la Bibliothèque nationale. À cette époque, il commence à collaborer à des périodiques catholiques tels que Le Monde ou Le Contemporain. Après plusieurs ouvrages de vulgarisation historique, il fait ses véritables débuts littéraires en 1886 avec Merlette, un roman dont l’action se situe dans le pays de son enfance. L’ouvrage est accueilli avec indifférence.
À cette même époque, Remy de Gourmont découvre les nouvelles recherches esthétiques de son temps à travers la revue La Vogue de Gustave Kahn. Il fait la connaissance de Berthe de Courrière, modèle. En commandant au jeune écrivain une étude sur Auguste Clésinger, la légataire universelle du sculpteur ne tarde pas à devenir la maîtresse de l'auteur. Elle lui inspire des lettres passionnées, publiées à titre posthume sous le titre Lettres à Sixtine (1921).
En 1889, Remy de Gourmont est un des fondateurs du nouveau Mercure de France, auquel le nom de Gourmont reste lié. Entre 1894 et 1896, il dirige, d’abord avec Alfred Jarry, puis seul la revue illustrée L’Ymagier.
Touché par une forme de lupus aux cautérisations douloureuses, Gourmont se défigure, il reste cloîtré et lorsqu’il se remet à sortir, ce n’est que pour passer dans les bureaux du Mercure et quelques semaines de vacances à Coutances.
Il publie, quasi exclusivement au Mercure de France, une œuvre vaste et abondante, composée de romans, de pièces de théâtre, de recueils de poésie et surtout d’essais qui témoignent d’une profonde érudition.
La Piterne a publié : D’un pays lointain : miracles, visages de femmes, anecdotes, etc. À travers 32 nouvelles, réparties en trois livres, de Gourmont peint le tableau de ses contemporains.