Ne vois-tu rien venir ?, tel est le titre de la seizième livraison du fourbi.
La rédaction de la Moitié du fourbi s’est méfiée des réponses toutes faites : car notre époque a son lot de Barbe-Bleue, de Cassandre ou de commandants Drogo, de sorte que la fameuse prière à la sœur Anne peut y retentir de bien des façons. Au reste, il n’est pas certain que la réponse à lui donner importe davantage que la question elle-même.
Suivant l’esprit éclectique de la revue, les contributrices et contributeurs ont reçu carte blanche pour s’approprier la question à leur manière. Le fourbi s’engage à promener ses lecteurs à travers les territoires, les temps et les littératures, de la Méditerranée aux antipodes, depuis la tragédie grecque jusqu’aux guerres modernes, entre les ambiguïtés de l’IA, la fonte des banquises et celle des mémoires, à travers ces suspensions inquiètes qui précèdent et suivent les catastrophes, qu’elles soient mondiales ou bien intimes.
Par-delà la diversité des approches, le numéro sera tout entier voué à ce pouvoir, toujours plus suspect et contesté, de l’art à saisir et manifester l’invisible, l’imminent — non sous la forme d’une célébration, mais bien sous celle d’autres questions : que voit-elle encore venir, notre sœur Anne ? Y voit-elle toujours, depuis le temps ? Et qu’est-ce qui nous pousse encore à l’interroger : l’espérance ? l’habitude ? la nostalgie ?
Horizon des deuils, bureaucratie des pandémies, livres de l’attente. Encadrement du risque, contrôle de l’image, étiquette du sexting. Oracles et somnambules, monstres discrets, sœurs Anne sous influence. Le monde redessiné par l’IA, la parole contre la guerre et le consumérisme en kit. Christa Wolf, Julien Gracq, Tirésias ou Nick Cave : cet automne, le fourbi donne quelques nouvelles de guetteurs que les temps voudraient aveugles.
Ce numéro 16, habillé par la graphiste Christophe Burine, ouvre ses cahiers graphiques aux fictions manipulées et dystopiques d’Éric Tabuchi, et aux déconcertants collages de Karin Crona.
Le numéro est disponible en précommande au tarif de 13,00 € et à frais de port réduits (1 € par exemplaire). Les exemplaires réservés seront adressés par courrier peu avant la parution officielle. La souscription expire le 6 octobre.
La Moitié du fourbi est une revue en papier de 112 pages, mesurant 16,5 x 22 cm ; son prix de vente ordinaire est de 15 euros.
Lien : La moitié du fourbi