La porte d’entrée est fournie par un concours, sur un thème ordinaire : L’amour rend plus fort.
L’approche classique présente une invitation attrayante : l’histoire de personnages face à des défis incroyables pour être ensemble. Ensemble, ils apprennent que l’amour peut être la source de leur force et de leur courage. Mais à la recherche de la taille attendue, les organisateurs mentionnent : le défi le plus important doit apparaitre dans le récit avant la fin du 4e chapitre et être mentionné dans votre synopsis. Les mots de chapitre et de synopsis attirent l’attention : concours ou appel à texte ? Nouvelle ou roman ?
Un autre titre attire l'œil : Pourquoi publier sur Neovel ? D'abord du quasi-classique : Pour être lu : Les lecteurs sont de plus en plus nombreux sur Neovel et ils sont en attente de nouveaux contenus de qualité. Ce genre d'annonce fleurit à longueur de toile. Deusième raison Pour rejoindre la communauté, le vocabulaire étonne : Recevez des commentaires, réactions, et notes sur vos chapitres et échangez facilement avec d’autres auteurs. De quoi attirer les tireurs de lignes, même si la formulation est vue partout ailleurs !
Quand la troisième raison interpelle : Pour être rémunéré : Gagnez de l’argent en faisant ce que vous aimez quelque (sic) soit votre niveau d’écriture (50 % des bénéfices redistribués). De quoi chercher à en savoir davantage : qui est derrière ? Comment ça marche ? D’autant que les compteurs annoncent 52000 utilisateurs mensuels, 1 million de chapitres lus, 3200 membres actifs et 2 mille auteurs ! Peu chère et ce n’est pas plus connu.
Heureusement, l’enthousiasme d'Orthiac fait plaisir à voir : Neovel a rendu un énorme service à tous les apprentis auteurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Le participant mis en avant nous apprend que Noevel accueille même les "apprentis auteurs professionnels" !
En cliquant sur les conditions générales d’utilisations ou la politique de confidentialité, c’est une autre classe qui s’ouvre : après la philosophie, c’est la langue de Shakespeare, car tout est en anglais !
Encore un peu de recherche. Dans le règlement du simili-concours, l’article 1 stipule : La société NEOVEL, au capital de 10.000 € dont le siège social est situé au 15b rue Louis Xavier de Ricard à Fontenay-Sous-Bois immatriculée sous le n° RCS Creteil B 844 858 522 (ci-après "l’Organisateur"), organise un concours gratuit intitulé « X » du 30/03/2022 au 28/07/2022.
Retour chez Molière… avec un intitulé vide et un parfait copié-collé de l’an passé, sans même révoir les dates. Notre confiance perd des degrés !
Les récompenses promises sont pour le moins originales : les supers lecteurs gagneront : 12, 6 ou 3 mois d’accès d’abonnement gratuit pour les plus grands lecteurs du concours (il y a donc des abonnements payants !), les gagnants des quinzaines auront une place garantie parmi les livres soumis aux jurys (il faut donc être "gagnant" pour arriver aux jurys !) et l’exposition sur les réseaux sociaux pour l’auteur du livre le plus voté toutes les 2 semaines (joli charabia ésotérique).
Enfin pour les 3 finalistes gagnants, parmi les 10 livres : 500 €, 200 € et 100 €.
En résumé : pour concourir, il faut avoir un compte Neovel, écrire au moins 4 chapitres avant la fin du concours, poster les chapitres les uns après les autres ou tous en même temps et le livre doit avoir une couverture.
Mais comment fonctionne une telle mécanique ?
Les lecteurs s’abonnent à la plateforme ; l’explication vaut son pesant de cacahuètes : try 7 days free, only $5,99/month after. Cet abonnement permet de laisser des commentaires, car sans rien fournir, le visiteur externe accède aux fameux "chapitres", même si ce terme n’est jamais défini.
Les revenus générés par nos contenus sont répartis en trois catégories : auteur 45 %, plateforme 45 % et communauté 10 %. L’œuvre déposée sur Neoplad est publiée sur Neovel. Chaque mois le nombre de lectures des chapitres est mesuré (une lecture, c’est au moins 30 secondes passées sur le chapitre) et la rémunération de l’auteur est le pourcentage de la part communautaire. Ensuite l’œuvre passe en premium (le livre doit avoir à minima 15 chapitres et est en suite – 2e sic analysé, puis sélectionné, par notre comité de lecture) et la rémunération dépend de trois sources et trois critères avant l’attribution des 45 % pour l’auteur, calculés chaque mois et versés après soumission à des charges (afin de limité – 3e sic l’impact de ces charges, le montant minimum pour pouvoir retirer ses fonds est de 25 € ).
Pour en revenir à l’interrogation initiale : qu’en penser ?
La Nouve se montre comme son lecteur : perplexe et même dubitative. Des témoignages de nouvellistes qui auraient testé la formule dans son intégralité lèveraient quelques incertitudes : comment rentrer des nouvelles dans des chapitres ? Les zones d’ombre sont nombreuses, mais sont-elles dues à une maladresse de clarté ou à un enfumage douteux ?