Le terme peu connu mérite d’être expliqué. Les writing-prompts, que nous osons traduire par amorces d’écriture, sont des bribes d’histoire, souvent une simple phrase, qui aident à dépasser la panne d’inspiration et tordre le cou à cette satanée page blanche.
Certains sites, plutôt anglo-saxons jusqu’à présent, s’en sont fait une spécialité. Ils recensent des centaines d’amorces d’écriture à partir desquelles n’importe qui s’amuse à broder. C’est gratuit, c’est cadeau.
Les sources d’inspiration sont de différentes natures : un bout de dialogue, un contexte, un élément mystérieux, drôle ou décalé, une difficulté, un paradoxe, un événement, etc. Toutes tiennent en une ou deux phrases et invitent à se mettre en situation.
La Nouve vous offre cinq amorces d’écriture traduites de sites américains :
— Je suis désolée, dit-elle en s’éloignant du corps, les mains pleines de sang.
— Hier encore, tu n’avais pas de tatouage.
— Comment oses-tu ? Sais-tu au moins qui je suis ? / Oui, mais ça ne me dérange pas.
— En arrivant de bon matin, Hervé trouve un courrier sur son bureau. Son contenu va changer sa vie.
— Deux jours à occuper : en solitaire, en liberté, sans aucune limite.
Mille idées, mille usages possibles des amorces d’écriture : comme en atelier collectif, l’auteur s'élance et brise son moment de déficit ; comme un défi sans l'enjeu d’aboutir à un récit complet, pour échauffer la cervelle avant une séance de rédaction ; pour muscler sa créativité entre deux projets personnels.
Les hypocondriaques de la page blanche constituent leur réserve d’amorces d’écriture ; ils jettent une idée vague, en deux phrases et vingt mots maximum, sur un morceau de papier plié dans une boîte à biscuits ou sur un coin de bureau ; le jour de crise, ils piochent dans le tas et leur crayon s’élance sur la page blanche.