Les vertus éphémères, le recueil bien titré

Le 06/04/2024 0

Marc Boyer-Bressolles publie chez son éditeur coutumier, Cordes de Lune, le recueil baptisé à juste titre Les Vertus éphémères.

La lecture laisse le même goût que le titre : les textes présentent les qualités de la langue maîtrisée, mais fatiguent par leur longueur ; les récits sont variés, preuve que l’imagination est présente, mais interminables. Quand la dernière page se ferme, reste la question de ce qui a été lu, et surtout ce qui est retenu.

La nouvelle qui ouvre le bal accroche l’intérêt et prête à sourire : une loi vient instaurer une taxe sur le droit de mourir et un permis pour avoir le droit de donner la mort. Dès lors, la Faucheuse se trouve contrainte de passer un examen devant une fonctionnaire zélée. Puis les autres nouvelles abordent des sujets, où la mort apparaît en arrière-plan : un cauchemar, un souvenir d’Homère, un monde futuriste et déshumanisé, un traumatisme d’enfance. Le fil conducteur de l’ensemble échappe ; il est d’autant plus obscur que la lecture s’alanguit : les phrases longues, les récits saturés de détails, les adjectifs encombrants obligent parfois à relire pour retrouver le sujet central, ou donnent envie de sauter au paragraphe suivant.

Si la nouvelle est un texte qui se lit en une séance de lecture, les vingt histoires de Marc Boyer Bressolles occuperont les soirées de trois semaines ; si, comme le préconisent la plupart des concours, la nouvelle est la forme synthétique d’une intrigue limpide menant à une chute, le recueil montre une autre approche.
En résumé, les vertus du recueil semblent éphémères : au collège, un professeur mettrait une bonne note pour l'effort de rédaction ; plus tard, l’amateur de nouvelles trouvera le temps long. Selon l'usage à donner au recueil, l'approche variera !

Lien : éditions Cordes de lune

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