En 2018, Julien Hirt, animateur du site Le fictiologue a consacré un article aux personnages secondaires, qui ne fonctionnent pas tout à fait de la même manière que le personnage principal. L’histoire s’arrête à leur porte, avant de repartir.
Les actes ne définissent pas le personnage secondaire ; il est l’incarnation de stéréotypes, simples et facilement identifiables. Moins un personnage sera présent dans le roman, plus les ficelles utilisées pour le définir seront épaisses, une simple formule composée de quelques mots suffit à le définir. Pas besoin d’écrire toute sa biographie.
A contrario, sa présence étant limitée, le personnage secondaire n’a pas le droit à la fadeur : il a du tempérament, laisse une trace immédiate dans la mémoire, ajoute de la couleur dans le récit.
Le personnage principal change au cours du roman, le personnage secondaire change peu ou pas du tout. Seul compte le rôle qu’il joue dans le récit. Souvent, un personnage secondaire est davantage défini par la place qu’il occupe dans l’histoire que par les détails de sa vie intérieure, au même titre que le décor, les catastrophes naturelles, les coups du sort et les révélations. Il complique ou facilite la vie du personnage principal. Bref : il n’existe que dans le rôle limité joué dans l’histoire.
Julien Hirt en tire un conseil : le talent du romancier consiste à donner l’illusion que ces figures de carton-pâte ont une vie en dehors des scènes où ils figurent, mais du point de vue de la construction du roman, ils ont un simple rôle à jouer.
Le chroniqueur dresse ensuite quelques particularités du personnage secondaire : ses excentricités, ses idiosyncrasies. S’il étoffe le décor ou le personnage principal, son existence même peut venir apporter des éclaircissements sur le protagoniste, incarner à lui seul une organisation dont le lecteur découvre, à travers lui, le fonctionnement et la raison d’être.
Le personnage secondaire a parfois des tics de langage qui l’identifient, un nom ou un profil ordinaires, mais inutile d’en dresser le catalogue et tramer une fausse piste dans l’intrigue. Dans un récit, surtout une nouvelle, l’auteur communique au lecteur les éléments indispensables, rien de plus. Le personnage secondaire reste simple.
Lien : les personnages secondaires