Le Pape et la littérature

En préambule, le Souverain Pontife dresse un constat sombre à propos de la formation des prêtres : il faut constater avec regret que, dans la formation de ceux qui sont destinés au ministère ordonné, l’attention à la littérature ne trouve pas actuellement une place adéquate. Et il tient à y remédier par ses recommandations, où il souhaite proposer un changement radical de démarche.
L’argumentaire développé convaincra autant les laïcs que les fidèles de l’Église catholique. François commence par relater son expérience de l’enseignement en lycée (années 64-65), avant d’inviter à choisir soi-même ses lectures : Chacun trouvera des livres qui parlent à sa propre vie et qui deviendront de véritables compagnons de route. On est loin des condamnations passées et de la bibliothèque "enfer".

Le pape applique sa réflexion au monde chrétien, car il s’adresse en priorité à ses futurs missionnaires. Il n’en reste pas moins vrai que ses propos prêchent en faveur de la lecture, synonyme à ses yeux de tolérance, d’ouverture et de curiosité intellectuelle. Les paragraphes 16 et 17 de sa lettre pourraient être signés par nombre de promoteurs de la lecture, de toutes confessions et de tous courants démocratiques. Le pape François prend même Proust à témoin !
Bien des constats et des prédications sont accessibles aux sceptiques ou aux athées ; car même si le pape s’adresse aux futurs prêtres et les incite à utiliser la littérature dans leurs tâches, il s’appuie plusieurs fois sur l’empathie qu’offrent les livres : la lecture d’un texte littéraire nous met en position de voir à travers les yeux des autres. À lire et à méditer

Lien : lettre du Pape François