Lorsque Boccace écrit le Décaméron (1349-1351), il a derrière lui quelques œuvres latines, une production lyrique et narrative : romans en vers, en prose ou dans les deux formes.
Le Décaméron marque l’entrée d’un genre nouveau dans la littérature européenne en langue vernaculaire : la nouvelle en prose. Certes, les récits ou anecdotes ne manquaient pas dans la littérature religieuse en latin ou en vulgaire, mais ils y jouaient un rôle subalterne d’illustration.
Le Décaméron s’ouvre par un bref proême (proemio), préambule dans lequel l’auteur parle en son nom propre. Il avoue que, guéri d’un amour obsédant, il a décidé de consacrer un peu de son temps aux plaisirs d’un lectorat... plutôt féminin ; il rédige dans le contexte apocalyptique de la peste noire, qui s’abat sur toute l’Europe et décime près d’un tiers de la population. Ensuite, le recueil contient cent nouvelles, genre littéraire nouveau à l’époque.
Dix riches jeunes gens, sept femmes et trois hommes de la haute société florentine, s’isolent dans une villa sur les hauteurs de Toscane, et la littérature s’en trouve bouleversée !
Pendant dix jours, chaque participant raconte une histoire ; dix fois dix : le compte est bon.
Les nouvelles traitent principalement du thème de l’amour, courtois ou ordinaire ; Boccace en profite pour prendre la défense des femmes, montrant que leur meilleure arme est la parole, qu’elles savent exploiter. Ici, la question de leur place est cruciale ; ailleurs, d’autres nouvelles sont de véritables critiques de leur attitude.
D’autres thèmes varient de l’amour, comme l’intelligence ou la fortune (et leurs contraires).
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