On n’est jamais mieux servi que par soi-même ! diront certains. Comme font-ils pour mener tout ça de front ? s’étonneront d’autres.
Quelques mois après avoir créé La Nouve, Jean-Patrick Beaufreton et La Piterne se lancent dans une nouvelle collection sacréeS Histoires ; quelques mots d’explication s’imposent.
Pourquoi une nouvelle collection ?
Rechercher les anciens auteurs de Normandie conduit immanquablement vers les évènements ou les faits divers des journaux, qui publiaient leurs nouvelles ou évoquaient ces célébrités locales. La question s’est posée des "autres" acteurs, modestes ou célèbres, de la région et le constat s’est imposé : des personnages, des scènes ou des péripéties à ressusciter, de sacrées histoires à raconter, d’où le nom de la collection.
Des émissions, comme Autant en emporte l’histoire de France Inter, mixent déjà une partie théâtralisée et des explications du contexte ; Jean-Patrick Beaufreton s’est dit : « pourquoi pas noir sur blanc ? » L'équipe s'est prise au jeu et n'a pas tardé à dénicher une centaine de thèmes. L’auteur s’amuse à rédiger avec sa patience habituelle : du temps pour chercher, du temps pour choisir l’angle, rédiger, laisser reposer et peaufiner. Les copains servent de bêta-lecteurs et influent sur la taille, l’illustration ou les points à expliciter en annexe du récit.
Trois titres sont prêts pour le moment : La Harelle de Rouen qui ouvre le bal, les "Bouches inutiles" au siège du Château-Gaillard des Andelys et une religieuse missionnaire à la Nouvelle-Orléans au XVIIIe siècle. Autant de sujets en gestation et bien plus en projet. Aucun rythme n'est imposé : un à trois mois, l'essentiel est la qualité du résultat.
Trouver les titres pour les lire
Les contacts générés par La Nouve ont montré des pratiques innovantes. Certains auteurs auto-publiés, quelques "petits" éditeurs à l'économie fragile cherchent des formules différentes de diffusion et de distribution.
La Piterne a retenu le principe d’une présentation sur le site La Nouve qu’elle a initié, en ouvrant une rubrique spécifique à son activité éditoriale, baptisée de son propre nom : La Piterne. La distribution suivra deux canaux : numérique via Immatériel et sa librairie 7Switch, sans exclusivité puisque toutes les plateformes numériques reprendront les titres ; en papier via The Book Edition, avec la particularité d’offrir le tirage à la demande, sans stock dormant ou promené de salon en point de vente.
La leçon a été tirée de l’expérience : les intermédiaires se plaignent des sollicitations à foison et le lecteur intéressé, de plus en plus internaute, apprend à se fournir directement.
L’avenir dira si cette pratique, à la fois économique et écologique, est une étape d’évolution ou une impasse !