La nouvelle fantastique

Le terme "fantastique" désigne d’abord un "genre", à côté du récit réaliste et du conte merveilleux. Ce dernier se caractérise par la présence d’éléments surnaturels au sein même de la réalité (une fée, un gnome). Dans le récit fantastique, l’insolite ou l’inexplicable font irruption dans le quotidien (le miroir prend la parole).
La situation de départ est tout à fait réaliste, elle est ancrée dans le réel : le héros passe pour la énième fois au même endroit. Puis l’auteur fait glisser dans le fantastique en lui-même : le mannequin de l'affiche adresse la parole et invite à… Cet élément insolite souligne les aspects étranges, inquiétants de la réalité (le héros est interrogé sur ses choix, questionné sur son passé) ou de phénomènes ressentis comme des manifestations surnaturelles (le héros sombre dans un monde inconnu où il est soumis à la torture).
Le talent de l’auteur est de maintenir un doute entre le possible de l’impossible, le réel et l’irréel, le rationnel et l’irrationnel : le passé est réel, mais qu’en est-il de l’introspection provoquée par l’affiche ? Au fil des lignes, l’évènement fantastique mine la réalité et plonge le lecteur dans la peur éprouvée par les personnages.

Parmi les types voisins, se trouvent la nouvelle de science-fiction : les événements issus d’une rationalité scientifique identifiable et réalisable à très long terme ; de fantasy : le monde est peuplé de personnages étranges dotés de certains pouvoirs, comme des sorciers, dragons ou loups-garou ; et les histoires de Zombies ou de Vampires issus d’un clonage d’ADN, des rêves du héros ou de l’environnement magique.

Le K de Dino Buzzati est un recueil publié en Italie en 1966 sous le titre Sessanta racconti. La première nouvelle est un récit fantastique : Stefano est poursuivi par un monstre marin aux allures de requin géant, appelé le K.
Les marins parleront d'incongruité, les lecteurs évoqueront le génie !