La nouvelle, d'accord, mais quel genre ?

Le 29/06/2023 0

Genre littéraire passionnant, la nouvelle est souvent sous-estimée en France au profit du roman. Pourtant, elle offre des perspectives d’écriture très intéressantes pour les écrivains.

Pour les écrivains en herbe, écrire une nouvelle permet de tester sa créativité ou son sens de la narration. Au proverbe, qui peut le plus peut le moins, on opposera l'image de David face à Goliath : le plus doué n'est pas celui qu'on croit.
Avant de se lancer dans l’écriture, plusieurs questions préalables se posent :

  • le sujet à aborder,
  • les données disponibles sur le sujet,
  • leur sélection autour d’un plan.

À ce stade, le choix du format court impose d’écarter les détails superflus, les redondances, les digressions pour occuper de la place. Autant d’artifices employés dans les romans ; dans la nouvelle, l’auteur considère son lecteur comme capable de comprendre, inutile de le fatiguer en lui répétant trois fois la même chose. Si le lecteur passe à côté d’un détail, il peut remonter de quelques lignes et il saura tout.
Une fois ces éléments en main, vous choisissez vers quel genre de nouvelle vous allez diriger votre écriture.
Pour une nouvelle fantastique, l'enjeu consiste à inviter le lecteur dans un nouveau monde dès les premières lignes. Loin de succomber au piège de longues explications sur la raison d’être de ce monde fantastique, vous placez votre lecteur dans l’ambiance désirée où vos personnages vivent. Quelques descriptions dévoilent le cadre.
La nouvelle classique, avec une chute percutante, implique de maîtriser l’art du suspense. Le scénario ressemble à une scène de théâtre où les événements s’enchaînent peu à peu jusqu’au dénouement inéluctable. Vous plongez votre lecteur dans le vif du sujet, les informations importantes sont distillées petit à petit, des indices donnés au lecteur, le suspense monte très vite et atteint son paroxysme à la fin de la nouvelle. La chute est inexorable.
La nouvelle poétique est un exercice plus périlleux, mais digne d’admiration. L’auteur laisse parler ses émotions et sa sensibilité. Qu’importe les lois de la physique, vos personnages ont le droit de donner si ça vous chante. Pour vous inspirer regardez du côté de Colette.
La nouvelle réaliste s’appuie sur deux sources d’inspiration : la vie de tous les jours ou des événements véridiques. Dans le premier cas, vous dévoilez dans un format court l’essence même de la vie, les petites choses du quotidien, les sentiments éprouvés par tout le monde. Le lecteur s’identifie au narrateur et/ou au personnage principal. Dans le second cas, vous vous documentez sur les faits qui se sont produits et les transformez à votre guise pour ne pas produire un reportage, mais une œuvre de fiction. Ce pouvoir appartient au nouvelliste, alors qu'il est interdit au journaliste et à l'historien.

méthode analyse écriture

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