L'auteur autrichien Stephan Zweig présentait Brief einer Unbekannten en 1922 où il contait l’histoire très romantique de la lettre écrite par une inconnue qui tait son nom du début à la fin. Ce texte fut traduit en 1927, sous le titre Lettre d'une inconnue.
À son retour d'une excursion dans la montagne, le célèbre écrivain R. découvre la lettre d'une inconnue, qui lui raconte son histoire.
Quand elle avait 13 ans, elle habitait avec sa mère. Un jour, leur voisin a été arrêté par la police et la famille fut obligée de quitter le logement.
Monsieur R., le destinataire de la lettre, a pris l'appartement. L’inconnue admirait les affaires qui entraient dans l'appartement : livres, meubles, statues et autres œuvres d’art l’impressionnaient.
L’adolescente guettait Monsieur R., sa traque dura plusieurs années, elle l’attendait des heures pour le voir quelques secondes. Elle remarquait les va-et-vient de femmes élégantes qui lui rendaient visite.
Et une fois, une fois seulement, elle lui ouvrit la porte et le croisa. Sans manières, il la remercia, tandis qu’elle tombait amoureuse de lui, d’un amour fou et insensé.
Mais comme sa mère refit sa vie ; la jeune fille quitta l’appartement et même la ville…
À ce début, succèdent des rebondissements qui mènent l’inconnue vers des espoirs impossibles, des déceptions cruelles, des regrets profonds.
La nouvelle pose la question de l’engagement, conscient ou non, profond, violent ; elle interroge sur la présence et l’absence, la maladie d'amour ou l'amour fou.
Le récit fut adapté 4 fois au cinéma, notamment par Max Olphus en 1948, et moult fois au théâtre, la pièce fut même jouée à Avignon en 2014.
À l’heure des amours d’été, investis par l’un et négligés par l’autre, la Lettre d’une inconnue, récit âgé de cent ans, montre sans fioritures, ni ménagements, la constance de la douleur et des ravages que les élans peuvent provoquer.
Un texte à lire et relire, tant pour sa qualité d’écriture que pour les émotions glissées entre les lignes.
Stéphan Zweig : Lettre d’une inconnue