Les éditions de la Lanterne proposent le recueil de nouvelles intitulé Indéfectibles de Benoît Fourchard. Il comprend vingt récits étalés au fil du temps, de 1960 à 2010.
Benoît Fourchard est metteur en scène et comédien. Il co-organise à Nancy le festival “12000 signes”, événement entièrement consacré à la nouvelle. Son écriture s’en ressent, la ponctuation laisse entière liberté à l’oralité et contraint parfois à fixer soi-même le rythme des phrases, les intonations et les respirations.
Comme dit la présentation du recueil : "même si les nouvelles ne sont pas forcément le type de littérature plébiscitée en France, alors qu’elles concordent absolument avec le rythme de vie du XXIe siècle, on pourra lire Indéfectibles un dimanche après midi, un soir après une grosse journée de travail, entre deux arrêts de métro, ou encore en attendant le bus."
Le premier texte présente Josiane, passée de la ferme à la ville en 1968, elle apporte avec elle sa forme de naïveté et croise la bourgeoisie qui l’emploie, un homme et sa fausse tendresse qui la culbute ; on peine à savoir si la jeune fille consent ou si elle subit ; mais faut-il tout dire au lecteur ? La tuerie du Vietnam plonge dans l’horreur, vite saisie, puis interminable. Un voyage en train circule dans le passé et le présent pour déboucher sur une révélation de synonymie. Un repas de famille mixte les aspirations sexuelles d’un représentant de commerce en R16 et l’élection de François Mitterrand en 1981… Les lecteurs de 20 à 80 ans retrouvent leur époque, leurs ambiances à travers des événements de l’histoire récente.
Au choix du lecteur, la ponctuation ou son absence trouble ou laisse entière liberté de donner le sens de chaque évènement relaté. Les textes attendent d’être mis en bouche et en scène, recevoir une oralité définie. Mais, une fois ces options arrêtées, resteront-ils indéfectibles ?