Né en 1818 de parents inconnus, Olivier Aimard avec pour père un général, qui fut ensuite ambassadeur et ministre et pour mère, l’épouse d’un duc. Mais cette parenté ne fut découverte qu’après son décès ; impossible donc pour lui de s’en inspirer.
À 9 ans, il s’enfuit du domicile de sa famille adoptive, et s’engage comme mousse sur un bateau. Amérique du Sud puis du Nord, il mène une vie aventureuse, comme chercheur d’or ou trappeur ; marin puis déserteur, il épouse une Comanche. De quoi donner des idées de roman.
D’ailleurs son œuvre, signée avec le prénom de Gustave, est truffée de notes autobiographiques : enfant abandonné ou adopté, recherche de sa famille biologique et bien sûr les périples exotiques et romanesques. Il a rédigé plus de soixante-cinq romans "emplis de batailles, de fuites et d’enlèvements", selon le Dictionnaire du roman populaire francophone.
Il aurait participé (le conditionnel est de rigueur) aux mouvements luttant contre le dictateur argentin Rosas (d’où ses romans Curumilla, 1860 et Rosas, 1867). Il écume les tavernes d’Amérique du Sud. Il aurait même été vendu comme esclave en Patagonie (Les Guaranis, 1864).
Gustave Aimard est connu pour être LE spécialiste des récits consacrés à l’Ouest américain. Aussi populaire, en son temps, qu’Eugène Sue et Paul Féval, il a écrit une soixantaine de romans, dont les Trappeurs de l’Arkansas en 1858, réédité une trentaine de fois, jusqu’en... 2018 !
À partir de 1858, les feuilletons paraissent à un tel rythme qu’Aimard pratique parfois l’auto-plagiat. D’autant plus que les récits sont aussitôt re-publiés sous forme de livres.
En 1879, paraît sous la double signature de Gustave Aimard et Jules Berlioz d’Auriac, Jim l’Indien, suivi par onze autres romans parus une première fois sous la seule signature de Jules Berlioz d’Auriac. Y a-t-il eu accaparement des œuvres par Aimard, offrant en échange sa célébrité à un Jules Berlioz d’Auriac qui n’avait pas la sienne ? Il est même possible que ce dernier n’ait fait que copier de jeunes auteurs américains... à une époque antérieure à l’Intelligence artificielle !
Quatre ans avant sa mort, Aimard entreprend un dernier voyage en Amérique latine, il avait peur de devenir fou et de moins en moins sociable. À la fin de sa vie, il fut admis à l’hôpital Sainte-Anne de Paris, asile d’aliénés, pour érysipèle, eczéma et surtout folie des grandeurs.
L’œuvre de Gustave Aimard a fait l’objet d’un mémoire de maîtrise de lettres modernes en 2003, Emmanuel Dubosq – étudiant à l’université de Caen – a composé Aventure, idéologie et représentation du monde indien chez Gustave Aimard.
À côté de sa production foisonnante, Gustave Aimard a écrit des nouvelles. La plus célèbre reste La tour des hiboux, parue en 1856 : un officier raconte une mésaventure qui lui est arrivée en Espagne: À la fin d’une soirée au cours de laquelle il a rencontré un ancien brigand, il décide de rentrer chez lui sans attendre la fin de la tempête qui sévit. C’est l’esprit encore enfumé et plein des histoires du bandit, qu’il part sur les routes fréquentées par les bandes de brigands…
La lecture captive et entraîne jusqu’à l’issue de l’histoire ; une écriture classique marquée par son époque.