Louis Pergaud naît le 22 janvier 1882 à Belmont (Doubs) ; il est le cadet de trois garçons. En 1900, il perd son père et sa mère décédés à un mois d’intervalle. Il suit les traces de son père instituteur au moment de choisir son métier, il présente le concours d’entrée à l’École normale et il est reçu premier. Il est nommé enseignant à Durnes (Doubs), son premier poste, pour la rentrée d’octobre 1901. En 1903, il épouse Marthe Caffot, institutrice d’un village voisin.
En 1905, lors de la séparation des Églises et de l’État, Pergaud est muté à Landresse, toujours dans le Doubs. Le refus de Pergaud d’assister à la messe et d’enseigner la doctrine catholique ont pour effet d’aggraver les tensions. En 1907, il abandonne sa femme et monte à Paris où sa maîtresse, Delphine Duboz, le rejoindra peu après. Il travaille comme clerc puis obtient un poste d’instituteur à l’école communale d’Arcueil, ensuite à Maisons-Alfort, consacrant tout le temps qu’il peut à sa plus grande passion : l’écriture.
Pergaud, l’écrivain, puisera aux souvenirs de sa terre natale, la Franche-Comté, pour composer la quasi-totalité de ses œuvres. La prose de Pergaud est souvent assimilée soit au mouvement réaliste, parfois même naturaliste, soit au mouvement moderniste.
Sa première publication en prose parait dans le Mercure de France en 1910, le recueil de ces nouvelles De Goupil à Margot reçoit le Prix Goncourt en 1910.
Avec cette œuvre, Pergaud s’établit comme maître littéraire dans le domaine animalier. Certains critiques y voient l’expression des similitudes entre les instincts amoraux des animaux et les activités immorales des hommes. En 1911 sort son deuxième recueil de nouvelles sur le thème des animaux, dont La Revanche du corbeau.
En 1912, il écrit La Guerre des boutons. Le roman commence avec humour et innocence, mais devient de plus en plus sinistre au fur et à mesure que la frontière entre jeu et réalité est brouillée.
En 1913 paraît Le Roman de Miraut, chien de chasse. Il écrit de nombreuses autres histoires à propos de la vie « rustique » et du règne animal, qui seront publiées à titre posthume.
En août 1914, Louis Pergaud est mobilisé dans l’armée française comme sergent au 166e régiment d’infanterie cantonné à Verdun. Le 6 avril 1915, son régiment lance une attaque contre les lignes allemandes (attaque contre Marchéville-en-Woëvre – Cote 233) à l’issue de laquelle il est porté disparu. Son corps n’a jamais été retrouvé.
L’œuvre de Pergaud est toujours très populaire, avec plus d’une trentaine de rééditions.
Lien : De Goupil à Margot