La soixantaine de nouvelles que comporte le recueil Partout les autres rendent impossible un classement uniforme : ni la taille bien différente d’un récit à l’autre (entre une demi-page et cinq, le plus souvent une et demi ou deux), ni les thèmes abordés (l’amour, l’amitié, l’ennui, le désir, le sexe, un trajet en voiture, l’écriture, une maison, une dispute, un meurtre, etc.), ni les angles adoptés par l’auteur n’inspirent la monotonie.
Ouvert sur un grand trait d’humour – comment rompre sans blesser ? peut-être en fuyant – l’ouvrage se prolonge par une image tendre et mélancolique décrite en dix lignes. La brièveté des textes en font plus des microfictions que de nouvelles : à peine ouvert, le sujet est clos ; David Thomas aurait toute sa place dans les "nouvellettes" de notre lettre d’information.
Partout les autres rappelle l’avantage d’un recueil par rapport à un roman encombré, on s’y détend, on y rêvasse, on s’y amuse – comment le président du Sénat trouvant les réformes utiles aux citoyens – on s’interroge entre deux histoires – quels équipements permettent le "retour aux fondamentaux". Mais toujours le lecteur reste maître de son loisir.
Cerise sur le gâteau, la "réponse d’auteur" consolera les écrivains en herbe regrettant les missives standardisées des éditeurs qui manquent de tact. Celle de celui qui prend la peine de répondre aux lecteurs a le pouvoir de nous tirer un sourire... jaune. Ne (le) remerciez pas, c’est tout à fait naturel !
David Thomas est l’auteur de plusieurs romans et recueils d’instantanés, parmi lesquels La Patience des buffles sous la pluie, Un silence de clairière, Le poids du monde est amour. Son précédent recueil, Seul entouré de chiens qui mordent (L’Olivier, 2021), a reçu le prix de la Nouvelle de l’Académie française.
ISBN : 978-2-82362-013-9
Lien : Édition de l’Olivier