"Figure-toi, lecteur, lectrice, que je suis celle-là : l’autre. Celle par qui tout arrive, et d’abord le mauvais. Celle qui sépare ceux qui s’aiment, la dézingueuse de foyers. La coupable. La toute trouvée. Alors l’histoire de la sainte belle-mère qui élève les enfants d’une autre, ce n’est pas à moi qu’on la fait."
Qu’est-ce qu’être libre, pour une femme, hier et aujourd’hui ? En treize nouvelles qui ne s’interdisent ni la noirceur, ni l’humour, ni l’absurde, le recueil "Aurélie et autres femmes sans nom" dresse le portrait de personnages féminins en quête d’émancipation, au moment où leur vie bascule.
L’autrice livre son mode de fonctionnement : "J’ai commencé un récit, sans savoir si ça allait devenir un roman ou une nouvelle. Ayant écrit Aurélie, la plus longue nouvelle du recueil (une cinquantaine de pages), je me suis demandé « est-ce que je développe Aurélie ? » ou « est-ce que je décline les thèmes que j’ai abordés ? » Ainsi le principe du recueil est né ; plusieurs portraits de femmes qui dessine une sorte de parcours d’émancipation pour chacune. Les lecteurs peuvent voir les perspectives et les destins des femmes, des échos entre les nouvelles qui permettent de les lire dans l’ordre ou comment on le souhaite."
Lucile Bordes est romancière et linguiste, elle enseigne à l’université de Toulon et anime des ateliers d’écriture. Elle a publié chez Liana Levi Je suis la marquise de Carabas (Prix Thyde Monnier 2012), qui plongeait les lecteurs dans l’histoire de sa famille de marionnettistes forains ; cette même source lui a inspiré le personnage d’Aurélie.
Lien : Aurélie et autres femmes sans nom, éditions Marchaisse