Charles Perrault, né en 1628, est le dernier garçon d’une famille de la haute bourgeoisie de son époque. Son jumeau ne survit pas. Son premier ouvrage est co-signé avec deux de ses frères l’Énéide burlesque (1648), suivi par un poème en 1649, les Murs de Troie ou l’Origine du burlesque (1649), où il s’oppose au culte de l’Antiquité.
Une carrière avortée d’avocat précède sa fréquentation de la cour. En 1663, il devient secrétaire de la Petite Académie (ancêtre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres). Jusqu’à la mort de Colbert, il travaille à établir une tutelle d’État sur les œuvres littéraires et artistiques.
1671 marque l’élection de Perrault à l’Académie française où son influence va grandissante. En 1687, son poème le Siècle de Louis le Grand lance la querelle des "Anciens et des Modernes", Boileau et Racine tentent de le tourner en ridicule.
En 1697, les Histoires ou Contes du temps passé – ouvrage connu par la formule Contes de ma mère l’Oye rencontrent le succès, qui perdure encore de nos jours.
Demandez autour de vous les contes signés par ce maître ; les surprises vous attendent, car bien des enfants lui attribuent d’autres textes que Barbe-Bleue, le Petit Chaperon rouge, le Chat botté ou la Belle au bois dormant. On ne prête qu’aux riches !
Dans les Contes de ma mère l’Oye, Perrault mêle la tradition orale et naïve, l’approche intellectuelle des salons et la pédagogie morale abordant les craintes ancestrales, la violence, la sexualité et d'autres thèmes qui seront plus ou moins édulcorés dans les versions au fil du temps ou les dessins animés.
Les Contes sont marqués par la querelle de son époque de parution : la tradition orale soutenue par les "Modernes" s’oppose à l’imitation des classiques pronée par les "Anciens".
Il en reste désormais le genre prisé des contes de fées, format court par nature. Ceux-ci conservent leur attrait, même les studios de Walt Disney continuent de s’en inspirer.