Palimpsestes
Josette Masson
Je regarde le maillot de bain suspendu, sec.
Hier, plein soleil. Hier, sobre lecture mi-ombre mi-soleil. Hier encore, douce trempette dans l’eau bleue. En haut, les constellations aoûtiennes.
Blanche, la page ressemble à la première d’une rentrée scolaire, d’un renouveau. Attirante, elle deviendra obsédante au fil des lignes et des couleurs du temps. Rayée, soulignée, griffonnée, remplie de plein de vides de déliés, de nombres, de signes, de croquis, de tableaux, autant de traces que de sentiments, autant d’empreintes de soi enfermées, le cahier refermé.
Un beau jour ou peut-être une nuit, des doigts écarteront les feuillets ; des yeux neufs en libèreront les mots, les phrases ordonnées jailliront ; peut-être même qu’une bouche gourmande lira l’histoire qui s’évanouira comme l’été désormais fini.
Aujourd’hui, il a plu une vieille chanson. Demain, je suivrai la ribambelle d’hirondelles sans bagages. Alger la blanche nous attend.