Migration estivale
Joëlle Caujolle
Nous allions camper au bord de la mer, sans perdre une seule journée du mois d’août, de son festin de soleil et d’air marin. Nous partions tôt pour trouver, à l’ouverture du camping, une place ombragée et calme, condition d’un séjour réussi.
D’abord, on rédigeait une liste d’objets qui allaient constituer des piles jusqu’au démarrage attendu.
Puis, la voiture était affrétée. Sur la galerie de toit et le coffre, la lourde tente, table et pliants, bouteille de gaz, réchaud et paravent d’acier. Matelas gonflables, volumineux duvets et linge, comblaient toutes les parties vides de l’habitacle, si bien que j’avais du mal à voir le paysage. Si je râlais, un « nous aussi, on est serré » me ramenait à la raison.
Les équipements actuels privent les campeurs de l’aspect migratoire et aventureux qui faisait le charme insolite du camping d’autrefois.
Enfin ! Le bonheur retrouvé de la mer si vaste, chantante et dansante, à l’écume fraîche chatouillant les pieds.