Sortie de mer
Roseline Heupel
Le soleil d’été commence à me réchauffer, j’avance de guingois à la recherche d’un peu d’eau. Voilà, je me glisse paresseusement dans un bain rafraichissant. Attention, je ne dois pas m’attarder, je les entends arriver, il faut que j’escalade ces pierres, seules barrières entre la mer et moi. Je me hisse, je glisse, j’escalade et c’est la dégringolade. J’y retourne, et tout-à-coup, la bienfaisante vague m’emmène et me permet de franchir l’obstacle.
Je crapahute tant bien que mal, je me recroqueville pour ne pas être écrasé par ces énormes pilons qui sautent de rocher en rocher. Je vois mes congénères s’élever dans les airs, emportés par des griffes qui les jettent sans ménagement dans leurs ventres de plastique. J’accélère, et soudain, je ne sens plus le sable sous mes pattes, je m’agite, je claque des pinces, j’entends un cri, et je retombe.
Ouf, la mer enfin reprend sa place, je rentre chez moi, ils rentrent chez eux jusqu’à la prochaine marée.